À Luanda, capitale angolaise rendue célèbre pour être l’une des plus chères d’Afrique, une renaissance culturelle est en train de s’opérer dans des lieux inattendus. Selon un reportage de CNN, un mouvement d’artistes transforme les ruines et les bâtiments abandonnés de la ville en de vibrants centres de création, avec pour épicentre l’ancien hôtel Globo.
Autrefois l’un des établissements les plus en vue de la ville, cet hôtel moderniste à l’abandon est aujourd’hui devenu le cœur battant de la scène artistique contemporaine de Luanda. Ses chambres vides ont été transformées en ateliers, galeries et espaces de performance. « Si vous voulez trouver la nouvelle génération d’artistes (…), le Globo est l’endroit où il faut être », a déclaré Ngoi Salucombo, du Goethe-Institut local. Des initiatives comme le Studio Ndako2.4.4, fondé par les artistes Irene A’mosi et Débora Sandjai Leonor dans l’ancienne blanchisserie de l’hôtel, se concentrent sur la promotion des femmes artistes.
En tant qu’artistes contemporains, nous considérons l’art comme un outil de réforme sociale, de changement social. Il est donc important de faire partie de projets qui amènent l’art dans les quartiers populaires.
Wyssolela Moreira, artiste angolaise
Ce mouvement de réappropriation s’étend au-delà du Globo. Des architectes comme Rui Magalhães transforment d’anciennes usines en centres communautaires, tandis que de nouvelles galeries comme JAHMEK Contemporary Art et The Art Affair émergent. L’objectif, pour beaucoup, est de décloisonner l’art. « Le classisme est un gros problème ici », explique l’artiste Wyssolela Moreira, qui expose désormais ses œuvres dans des centres d’art communautaires dans des quartiers populaires comme Cazenga.
Cette effervescence est également structurée par des initiatives visant à professionnaliser le marché, comme le salon Africell Luanda Feira de Arte ou la Noite das Artes (Nuit des Arts), qui organise un parcours entre les galeries. Ces événements créent un « effet d’entraînement économique », selon l’organisateur Dominick A Maia Tanner, faisant de l’art un véritable moteur de développement urbain et une nouvelle attraction pour le tourisme.
