En Afrique de l’Est et à Madagascar, aller à l’école reste un défi pour des millions d’enfants. Classes surchargées, enseignants absents, programmes inadaptés… Le système éducatif peine à remplir sa promesse. Découvrez les 5 problèmes cruciaux à résoudre pour redonner à l’école son pouvoir transformateur.
1. Des infrastructures précaires, parfois inexistantes
Dans de nombreuses zones rurales, les écoles sont peu accessibles, mal équipées, parfois même construites de manière artisanale. Le manque de bancs, de manuels, d’eau potable ou de sanitaires fonctionnels rend l’environnement d’apprentissage hostile. Cette situation décourage les élèves, mais aussi les enseignants, dont beaucoup refusent d’être affectés dans ces zones. L’école devient un lieu peu accueillant, voire anxiogène.
2. Une formation des enseignants insuffisante
Le cœur d’un système éducatif, c’est l’enseignant. Pourtant, leur formation reste souvent superficielle. Beaucoup sont mal préparés aux réalités du terrain, peinent à gérer des classes nombreuses et hétérogènes, ou ne maîtrisent pas les méthodes pédagogiques modernes. Le manque de soutien professionnel et l’isolement freinent également leur motivation. Un bon enseignant peut transformer une vie ; encore faut-il lui en donner les moyens.
3. Des programmes scolaires déconnectés des réalités locales
Les contenus enseignés sont parfois trop théoriques, calqués sur des modèles importés, et peu adaptés au contexte social, économique et linguistique des élèves. L’absence de lien entre l’école et le quotidien rural ou urbain limite l’intérêt et l’engagement des enfants. Une éducation utile doit permettre à chaque élève de se projeter dans son environnement, d’y contribuer, et d’y évoluer.
4. Des obstacles sociaux et culturels persistants
L’accès à l’école reste inégal. Les filles, les enfants en situation de handicap ou issus de minorités linguistiques font encore face à de nombreux blocages : mariages précoces, stigmatisations, normes patriarcales ou pauvreté extrême. De nombreux enfants abandonnent l’école pour subvenir aux besoins de leur famille ou par découragement. L’école n’est pas toujours perçue comme un droit, mais comme un luxe.
5. Une fracture numérique qui s’agrandit
L’intégration du numérique dans l’éducation reste marginale, surtout en dehors des grandes villes. Cette absence freine l’accès à des contenus diversifiés, à des ressources pédagogiques innovantes et à des compétences essentielles dans un monde en mutation rapide. Dans un contexte globalisé, cette déconnexion creuse davantage les inégalités déjà existantes et isole les enfants de certains territoires.
Repenser l’école comme un bien commun
Loin d’être uniquement un lieu d’apprentissage académique, l’école doit redevenir un levier de justice sociale, d’émancipation et de reconstruction collective. Pour cela, elle doit être inclusive, contextualisée, soutenue par des pratiques pédagogiques vivantes, et portée par une communauté engagée. Investir dans l’éducation, ce n’est pas seulement construire des salles de classe. C’est restaurer la confiance, valoriser les talents, et bâtir les fondations d’un avenir plus juste.