De la tradition à la croissance économique : les produits artisanaux malgaches franchissent les frontières et pèsent de plus en plus dans l’économie nationale. En cinq ans, la valeur des exportations a doublé, reflet d’un secteur en pleine mutation.
Une dynamique export en forte progression
Entre 2020 et 2025, la valeur des ventes de produits artisanaux malgaches à l’international est passée d’environ 17 à 35 millions d’euros. Ce bond significatif, partagé récemment par Madagascar lors d’un examen commercial auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), illustre le regain d’intérêt pour les savoir-faire locaux et leur potentiel économique.
Un levier pour l’emploi des jeunes
Face à une jeunesse en quête d’insertion professionnelle, l’artisanat apparaît comme une voie prometteuse. En 2024, les efforts ont été intensifiés pour professionnaliser le secteur, former les artisans et leur offrir de meilleures perspectives. Les autorités visent l’intégration de 150 000 jeunes chaque année dans les métiers artisanaux ou les secteurs dérivés, avec l’ambition à long terme de faire de cette filière le principal vivier d’emplois du pays.
Un patrimoine vivant devenu stratégique
“L’artisanat ne se limite pas à la tradition, il est aussi un moteur économique essentiel”, rappelle l’Economic Development Board of Madagascar (EDBM). Aujourd’hui, près de 500 000 artisans œuvrent à travers la Grande Île : des tisserands d’Ambositra aux vanniers du sud, en passant par les bijoutiers ou les sculpteurs sur bois. Le secteur représenterait environ 15 % du PIB national et plus de 3 millions d’emplois directs et indirects.
Un hommage à la créativité locale
A l’occasion de la Journée mondiale de l’artisanat le mardi 10 Juin 2025, Madagascar mettra à l’honneur ces femmes et ces hommes dont les gestes perpétuent une mémoire et façonnent un avenir. Pour l’EDBM, “valoriser l’artisanat, c’est transformer le savoir-faire en richesse durable, et le talent en socle de développement”.
Quand la tradition devient avenir
L’essor des exportations n’est pas qu’une affaire de chiffres. Il traduit une reconnaissance internationale du génie artisanal malgache. Dans chaque panier tressé, chaque étoffe tissée, il y a plus que de l’habileté : il y a une histoire, une culture, et désormais, un avenir économique en construction. Madagascar semble avoir compris qu’en soutenant ses artisans, elle investit dans un futur ancré dans l’identité, mais tourné vers le monde.