Les deux plus grands producteurs de pétrole d’Afrique subsaharienne, le Nigeria et l’Angola, ont engagé une course pour attirer de nouveaux investissements et inverser des années de déclin de leur production. Mais comme l’ont montré des discussions lors de l’African Energy Week au Cap, leurs stratégies respectives aboutissent pour l’instant à des résultats très divergents.

Le Nigeria connaît un succès notable. Sa production de brut a atteint en septembre son plus haut niveau depuis cinq ans. Selon Ian Thom, directeur de recherche chez Wood Mackenzie, ce rebond est le fruit d’une nouvelle législation qui a « fait pencher la balance un peu plus en faveur de l’investisseur ». Cette réforme a encouragé des entreprises locales à reprendre et à optimiser des champs pétroliers vieillissants, tandis que les majors comme Shell se concentrent sur les projets en eaux profondes.
La nouvelle législation a permis aux investisseurs de faire passer les projets au-dessus du seuil de rentabilité.
Ian Thom, Directeur de recherche, Wood Mackenzie Ltd.
L’Angola, en revanche, peine à récolter les fruits de ses efforts. Malgré une série d’allégements fiscaux pour les explorateurs, la production du pays stagne sous la barre du million de barils par jour, soit près de la moitié de son niveau d’il y a dix ans. Si de petits acteurs comme Afentra Plc prévoient de relancer des champs abandonnés, les volumes attendus sont trop faibles pour inverser la tendance. Les projets plus importants, comme le champ Kaminho de TotalEnergies, n’entreront pas en production avant plusieurs années.
Cette situation illustre le défi immense pour les producteurs africains. Malgré l’optimisme affiché par des organisations comme l’OPEP, qui estime que le maintien de la production mondiale nécessite 500 milliards de dollars d’investissements annuels, attirer ces capitaux reste une bataille difficile. Pour des pays comme l’Angola et le Nigeria, tous les efforts de réforme restent à la merci d’une chute des prix du pétrole qui pourrait anéantir la rentabilité de leurs projets.

