Le sud du Congo, dans la région isolée de Bulape près de la frontière angolaise, fait face à une nouvelle flambée d’Ebola. Selon l’OMS, 31 décès sur 38 cas confirmés ont déjà été enregistrés, un chiffre qui reflète la virulence du virus et le risque élevé qu’il représente pour les populations locales. En seulement une semaine, le taux de mortalité a presque doublé, confirmant l’urgence d’une réponse rapide et coordonnée.Le virus se propage à une vitesse inquiétante : plus de 900 contacts ont été identifiés et sont suivis par les équipes sanitaires. Cette traçabilité rigoureuse est cruciale pour contenir l’épidémie dans cette zone difficile d’accès et peu connectée aux infrastructures principales.
Vaccination d’Urgence et Protection des Populations
Face à cette menace, la RDC a lancé dès le dimanche suivant l’annonce de l’épidémie une campagne de vaccination ciblant les professionnels de santé et les contacts directs des patients. À ce jour, plus de 500 personnes ont été vaccinées, assurant une protection essentielle contre la propagation du virus.
Actuellement, 760 doses ont été acheminées à Bulape, tandis qu’un lot supplémentaire de 45 000 doses est attendu à Kinshasa pour renforcer la riposte. La distribution se fait par petits envois en raison des capacités de stockage limitées et de l’accès difficile à la localité, ce qui complique la logistique et ralentit l’opération sur le terrain.
Une Propagation Rapide qui Inquiète
Le virus s’est étendu de deux districts initiaux à quatre, selon les autorités sanitaires africaines. Les conditions géographiques, les pluies et l’isolement des villages compliquent le travail des équipes médicales, tout comme les pratiques culturelles locales, parfois réticentes aux mesures sanitaires modernes.
Les prochaines livraisons de vaccins, approuvées par le Groupe international de coordination sur l’approvisionnement en vaccins, sont prévues entre vendredi et dimanche, afin de renforcer la couverture vaccinale et contenir la propagation.
Défis et Résilience
Kasai, avec son relief difficile et ses routes souvent impraticables, rappelle combien les régions isolées restent vulnérables aux épidémies. L’histoire du pays témoigne de cette fragilité : entre 2018 et 2020, Ebola avait déjà fait plus de 2 000 morts. Les équipes locales et internationales doivent donc combiner logistique, vaccination et sensibilisation pour assurer une réponse efficace et rapide.
Espoir et Perspectives
Le virus Ebola Zaire se transmet par les fluides corporels, avec une incubation de 2 à 21 jours. Pour l’instant, aucun cas n’a été signalé en dehors de la RDC. L’Afrique CDC et l’OMS intensifient la surveillance, la traçabilité et la communication avec les communautés locales. Une mobilisation coordonnée pourrait transformer cette crise en victoire sanitaire, et faire de cette flambée une alerte contenue plutôt qu’une catastrophe.
