À Madagascar, près de 11 millions de personnes vivent avec moins de 2,15 dollars par jour – le seuil international de l’extrême pauvreté fixé en 2017 – tout en subissant les effets de la dégradation des sols. C’est ce que révèle le rapport « Reboot Development : The Economics of a Livable Planet », publié par la Banque mondiale en septembre 2025. L’île rouge figure parmi les dix pays africains les plus touchés, ce qui souligne l’urgence d’une gestion durable des ressources naturelles afin de préserver santé, alimentation et opportunités économiques.
Des Terres Qui s’épuisent
Dans les hauts plateaux malgaches, l’érosion fragilise l’agriculture de subsistance. Madagascar fait partie des nations où la combinaison de la pauvreté extrême et de la dégradation des terres est la plus préoccupante, aux côtés du Malawi, du Mozambique, du Burundi ou encore de la RDC. Selon les experts, les sols appauvris réduisent déjà les rendements de 30 % dans certaines régions. Quand 80 % de la population dépend de l’agriculture, cette situation met en péril la sécurité alimentaire de millions de personnes.
Une Pression Continentale
Le rapport de la Banque mondiale étend l’analyse à l’ensemble du continent : sécheresses, inondations, pollution de l’air et pénurie d’eau aggravent la vulnérabilité des populations pauvres. Ces pressions environnementales touchent près de 400 millions d’Africains vivant sous le seuil de pauvreté, selon les données ajustées à la parité de pouvoir d’achat.
Terre, Eau, Air : des Richesses Menacées
La terre, l’eau et l’air constituent les piliers de la prospérité humaine. Pourtant, leur dégradation limite l’accès à l’alimentation, à l’énergie et à la santé. En Tanzanie par exemple, l’érosion réduit déjà les rendements agricoles de 20 %, selon l’UNEP. La Banque mondiale préconise de recourir à l’agriculture régénérative, à une gestion durable de l’eau et à un investissement accru dans les énergies propres pour inverser la tendance.
L’Urgence d’Une Action Collective
Le rapport appelle à renforcer la coopération régionale pour restaurer les sols et sécuriser l’accès à l’eau. Des projets pilotes menés dans plusieurs pays africains ont montré qu’il est possible d’améliorer la productivité agricole et de créer des emplois verts. Selon les estimations de l’UNEP, l’extension de ces initiatives pourrait générer jusqu’à 10 millions d’emplois verts d’ici 2030.
| Aspect | Détails | Source |
| Population touchée à Madagascar | 11 millions (pauvreté + sols) | Banque mondiale |
| Seuil de pauvreté extrême | 2,15 USD/jour (2017) | Banque mondiale |
| Baisse des rendements agricoles | Jusqu’à 30 % (érosion des sols) | UNEP |
| Africains sous stress environnementaux | 400 millions | Banque mondiale |
Source : Banque mondiale, UNEP
Un Avenir à Reconstruire
Le constat est alarmant, mais il s’accompagne d’un message d’espoir : en restaurant les sols et en gérant durablement les ressources en eau, l’Afrique peut transformer cette crise en opportunité. Madagascar et ses voisins disposent encore de la possibilité de bâtir un avenir où la terre redevient une source de vie et de prospérité.
