À partir du 1er juin 2025, les automobilistes et ménages de Mayotte bénéficieront d’une nouvelle baisse des prix des carburants et du gaz. Annoncée par la préfecture, cette évolution s’explique par un alignement de facteurs favorables : repli des cours mondiaux, stabilité des taxes locales, et maintien des frais logistiques.
Dans une période où la pression inflationniste reste vive, cette décrue représente un soulagement non négligeable pour les foyers insulaires, particulièrement exposés à la volatilité énergétique.
Une régulation mensuelle encadrée par l’État
À Mayotte, comme dans d’autres territoires d’outre-mer, les prix des carburants ne sont pas entièrement laissés au jeu du marché. Chaque mois, le préfet fixe les tarifs maximums applicables au super sans plomb, au gazole routier et maritime, au pétrole lampant ou encore au gaz liquéfié. Ces montants sont d’abord établis hors taxe, en tenant compte des coûts d’importation, de transport, de distribution, et des marges commerciales raisonnables.
Les taxes départementales sont ensuite appliquées pour aboutir au prix final. Cette méthodologie vise à maintenir un équilibre entre la soutenabilité pour les consommateurs et la pérennité pour les acteurs économiques du secteur pétrolier.
La parité euro-dollar n’inverse pas la tendance
Malgré une légère appréciation du dollar face à l’euro en mai (+0,9 %), les prix de référence des carburants restent orientés à la baisse. L’essence se stabilise, tandis que le gazole enregistre une diminution plus nette à la pompe. La constance des charges portuaires et fiscales locales limite les hausses, tandis que le recul des prix internationaux du gaz naturel influe positivement sur le coût des bouteilles de gaz ménager.
Un répit conjoncturel à surveiller
Cette baisse, bien que salutaire, reste conjoncturelle. Elle repose sur des facteurs externes — cours mondiaux, taux de change — dont la stabilité n’est jamais garantie. Pour les décideurs mahorais comme pour les consommateurs, l’enjeu reste donc double : profiter de ce répit pour consolider les marges de manœuvre budgétaires, tout en poursuivant les réflexions sur la diversification énergétique et la résilience des approvisionnements.